Expo "Amedeo Modigliani, l'oeil intérieur"

Les « têtes » et le « Portrait de Jean Cocteau » peints par Modigliani

Article rédigé par Anna Belousov (Moldavie) – Cours de FLE pour étudiants internationaux inscrits dans les programmes d’échange de l’Université de Lille – SHS – UE9

LES TÊTES DE MODIGLIANI
L’œuvre fait partie de la série des sculptures «Les têtes » réalisée dans les années 1910. C’est une sculpture expressionniste taillée en granit.
Le choix concernant cette œuvre était évident, car dès les premières minutes mon attention a été attirée par la petite vitrine cachant un morceau de pierre. Je me posais beaucoup de questions au sujet de cette sculpture. Je me demandais : «comment une sculpture avec des traits humains si vagues réalisée avec une sorte de négligence pourrait être considérée comme une œuvre d’art expressionniste ? ». En réalité, les apparences ont été trompeuses étant donné que la sculpture est beaucoup plus complexe et compliquée à comprendre que ce que je me suis imaginé au début. Déjà, sa position dans la salle d’exposition est très spéciale. En entrant dans la pièce, les visiteurs de l’exposition voient immédiatement un bloc de granit avec des traits humains : le nez, les yeux, un contour du visage féminin. Pourtant, tous ces détails sont vraiment très mal taillés et donnent à la sculpture le statut plutôt d’une esquisse que d’une vraie œuvre. Mais il suffit de faire juste quelques pas autour de la petite vitrine pour découvrir une autre facette de cette sculpture – un beau visage féminin qui rappelle l’art des masques africains.
Pour moi cette œuvre porte au moins deux significations. D’un côté, elle symbolise le parcours artistique de Modigliani. Le choix du matériel, notamment(le granit) nous évoque le fait que, au début de sa carrière, Modigliani n’avait pas assez d’argent pour travailler avec des matériaux nobles, cependant cela n’était pas un obstacle à son talent. Lorsque un morceau s’est détaché, il abandonne cette face et il recommence de l’autre côté en faisant preuve d’une persévérance et une grande aspiration vers la perfection. D’un autre côté, elle représente la nature humaine. Chacun d’entre nous porte deux « masques » de sa personnalité. L’une est très belle, incarnant notre force intérieure et notre prospérité. On a tendance à la montrer à tout le monde. L’autre est tout le contraire. On la cache parce qu’elle réunit nos imperfections et nos angoisses. Cette deuxième facette de notre personnalité est très vulnérable car elle cumule toutes nos blessures et cicatrices résultant de mauvaises expériences qu’on a vécues.

Portrait de Jean Cocteau

La deuxième œuvre qui m’a impressionnée c’était Le portrait de Jean Cocteau réalisé aussi par Modigliani en 1917. Il s’agit d’un portrait réalisé avec la technique huile sur la toile qui relève des spécificités du courant expressionniste. Aujourd’hui, cette œuvre fait partie de la collection d’Henri Perlman.

J’ai choisi cette œuvre en raison de son unicité par rapport aux autres portraits réalisés par Modigliani. Il est bien connu que cet artiste italien avait une vision tout à fait spéciale sur les visages humains, avec ici une très grande différence entre la représentation d’un personnage dans la vision de Modigliani et son apparence réel. Contrairement à cette particularité du style, «Le portrait de Jean Cocteau » s’approche beaucoup de la réalité. On reconnaît très facilement ce grand poète grâce à de nombreuses ressemblances entre les photos de Cocteau et ce portrait magnifique : le style vestimentaire, l’ovale du visage, la coupe des cheveux. Pourtant, Modigliani n’abandonne pas son style de peinture. Le cou est long, les yeux sont dissymétriques : à gauche un petit ovale noire, à droite un grand iris de couleur foncé sans vivacité. Les épaules étant disproportionnées par rapport à son corps élargissent visuellement son buste. En plus, comme dans la plupart de ces portraits, Modigliani choisit pour ce personnage une position des bras classique.

En regardant ce portrait, j’ai des sensations très particulières. J’ai l’impression d’avoir compris l’univers littéraire de ce grand poète français. Je trouve que la palette des couleurs nous assombrit.

Article rédigé par Anna Belousov (Moldavie) – Cours de FLE pour étudiants internationaux inscrits dans les programmes d’échange de l’Université de Lille – SHS – UE9

DEFI-Université de Lille-SHS

groupelam

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